Brûle-parfum

Nomenclature: Brûle-parfum – LORRAIN – Vivé – 2005 – 447/3
Type: Céramique

« Brûle-parfum »

Le site archéologique de Vivé (Le Lorrain) est un des gisements précolombiens les plus importants de Martinique. Fouillé depuis les années 1970, il a été reconnu sur une vingtaine d’hectares et a révélé les vestiges de plusieurs villages successifs, dans un environnement fortement marqué par l’activité volcanique de la Montagne Pelée.

En Martinique, Vivé est devenu un des sites de référence pour l’étude du Saladoïde Cedrosan Ancien (100 avant J.-C.-350 après J.-C.), la phase correspondant à l’installation, dans l’île, du peuple saladoïde, originaire du bassin de l’Orénoque (Venezuela). Les Saladoïdes ont amené avec eux un mode de vie villageoise, la pratique de l’horticulture, l’utilisation généralisée de la céramique, et un artisanat raffiné. Une concentration particulière d’occupations du Saladoïde Cedrosan Ancien a été mise en évidence par les archéologues sur la côte nord-atlantique de la Martinique.

Le riche mobilier découvert à Vivé comprend une série d’objets en céramique creux et sans fond traditionnellement appelés « brûle-parfum », mais qui devaient plutôt servir de fumigateurs (les matières destinées à être brûlés étant placées dans la partie creuse). Certains d’entre eux comportent des « adornos » (« ornements » ou « décorations » en espagnol), petits modelages très emblématiques de la céramique amérindienne des Antilles. La culture saladoïde, qui a fleuri jusque vers 700 après J.-C. en Martinique, leur a porté une attention particulière.

Le brûle-parfum ou fumigateur représenté ici a un engobe rouge, une décoration gravée et, sur sa partie supérieure, un adorno ; celui-ci a la forme d’une tête humaine coiffée d’une tête d’oiseau. Le soin apporté à l’élaboration de cet objet de Vivé témoigne de l’importance symbolique et peut-être religieuse qui lui était attachée.

Sébastien PERROT-MINNOT