Hache en conque de lambi

Nomenclature: Hache en lambi – SAINTE ANNE – Anse Trabaud – 1983 – 2299
Type: Coquillage

Hache en conque de lambi

Les populations précolombiennes des Petites Antilles étaient très liées à la mer, pour des raisons relatives à l’alimentation, à la culture matérielle, au transport entre les îles mais aussi à des conceptions symboliques et religieuses. En Martinique, d’ailleurs, la plupart des sites archéologiques précoloniaux ont été découverts sur la côte.

 

  Un des coquillages les plus recherchés par les anciens Amérindiens des Petites Antilles était le lambi (Lobatus gigas), qui vit tout près du rivage, sur des fonds sableux peu profonds couverts d’herbiers marins. L’animal était consommé, tandis que sa conque servait à la fabrication d’outils et d’éléments de parure. L’exploitation du lambi a laissé, sur les sites archéologiques, des concentrations de débris de coquillages formant parfois des amas coquilliers.

 

  L’objet le plus emblématique de cette industrie de la conque de lambi est sans doute la hache. Elle était élaborée en suivant une chaîne opératoire bien précise, qui commençait par la fracturation du labre ou pavillon ; c’est cette partie de la conque qui était ensuite travaillée avec soin pour obtenir une hache. L’outil pouvait être utilisé pour des tâches variées, en relation avec l’alimentation, l’artisanat, l’agriculture, les rituels, etc.

 

  La hache présentée ici a été mise au jour sur le gisement de l’Anse Trabaud (Sainte-Anne), qui a livré d’autres artefacts du même type. Ce site d’habitat, découvert en 1976 et fouillé à plusieurs reprises, a révélé des occupations des phases Troumassoïde (700-1000 après J.-C.) et Suazoïde (1000-1500).

Sébastien PERROT-MINNOT